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Dignes de la démocratie et de la liberté

«UNE surprise sans précédent», «un verdict qu’on n’attendait pas», «une gifle retentissante pour les familles centriste et gauchiste», «le triomphe de l’antisystème». Ce sont là les qualificatifs qui ont accompagné, dimanche soir, les résultats rendus par les urnes désignant les deux protagonistes qui s’affronteront lors du deuxième tour de l’élection présidentielle anticipée dont la date n’a pas été encore fixée par l’Isie en attendant les recours des candidats qui s’estimeront lésés et s’adresseront à la justice pour peut-être inverser les résultats annoncés au cas où les magistrats leur donneraient raison.

Mais en attendant que l’Isie confirme les résultats annoncés et décide du jour du deuxième tour, les analystes, les politologues, les observateurs tunisiens et étrangers ont abreuvé, jusqu’à la lie, l’opinion publique d’analyses savantes, de révélations de dernière minute et d’indiscrétions qu’ils prétendent en être les détenteurs exclusifs et surtout de projections sur l’avenir de la jeune expérience démocratique tunisienne.

Et ces débats interminables de donner l’impression que ceux qui s’y sont exercés dimanche soir jusqu’aux premières heures de la journée d’hier lundi 16 septembre et qui continuent encore ont évité sciemment ou ont reçu les ordres ou les recommandations d’éviter de traiter de l’essentiel : c’est-à-dire de la volonté du peuple, de son mot qu’il a exprimé, haut et fort, à travers les urnes qui ont révélé les deux candidats que les électeurs considèrent comme les plus méritants et auxquels ils ont accordé leur confiance afin de poursuivre l’aventure de conduire le pays au cours des cinq prochaines années.

Peu importe pour les trois millions et quelques centaines de milliers d’électeurs qui ont voté, dimanche dernier, à travers  les 13 mille bureaux de vote répartis sur l’ensemble de la République si les deux finalistes de la course au palais de Carthage n’appartiennent pas au système issu de la révolution du 14 janvier 2011 et des élections qui ont suivi ou s’ils se proclament étrangers ou même opposés farouchement  aux nouvelles mœurs et pratiques politiques dominantes depuis voilà près de 9 ans.

L’essentiel ou ce qui compte maintenant est que les urnes ont livré leur verdict et que tous les protagonistes et ceux qui les soutiennent se rendent à l’évidence et acceptent ce que le peuple a décidé et concentrent plutôt leur énergie et leur «expertise» sur les élections législatives qui se dérouleront le 6 octobre prochain et dont les campagnes électorales sillonnent déjà le pays, de long en large.

L’ambition générale, l’espérance commune est que le 6 octobre prochain constituera un nouveau rendez-vous pour le triomphe de la volonté populaire et un nouvel instant civilisationnel qui montrera, de nouveau, au monde que les Tunisiens sont hautement dignes de la démocratie et de la liberté.

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